Conseils et avis d'experts — 5 mars 2018

Cinq conseils pour apprendre à gérer la critique

Après avoir passé des jours, des semaines, voire des mois à organiser vos idées et à finaliser votre projet, vous présentez à votre client ou responsable un produit dont vous êtes plutôt fier. Mais au lieu d’apprécier votre créativité à sa juste valeur, votre interlocuteur lâche un simple « Ça ne me plaît pas », exige de nombreux changements péremptoires ou vous demande de rendre votre projet plus percutant sans donner plus de précisions. En clair, vous venez de recevoir un très mauvais feedback.

Quel que soit votre domaine d’activité, vous avez certainement dû faire face à ce type de réaction négative. Fort heureusement, il est possible de transformer ces commentaires en critique constructive ou, encore mieux, de les éviter.

1. Décrivez votre processus créatif

Créer n’est pas une science exacte. Le processus, parfois long et périlleux, implique de nombreuses ébauches et phases de révision. La plupart des personnes chargées d’évaluer le projet n’ont aucune idée du nombre d’étapes que celui-ci a demandé. Avant de vous embarquer dans un projet, expliquez-leur de quelle manière vous allez procéder, le nombre de phases de révisions prévues et le niveau de détails auquel elles doivent s’attendre à chaque étape du processus.

Sans ces informations, vos interlocuteurs risquent d’être perturbés par des plans grossiers ou incomplets et des esquisses relativement abstraites. Rappelez-leur que les versions préliminaires sont essentielles au processus de création du produit. Ils doivent comprendre que tant que le projet n’est pas finalisé, leur rôle consiste à évaluer les idées de base et non à s’attarder sur les petits détails. Tout au long du processus, dites-leur quels éléments doivent rapidement être définis (par exemple, la mise en page) et quels éléments peuvent être modifiés ultérieurement (comme la police de caractère), sans que cela mette en péril le bon déroulement du projet. Ni eux, ni vous, ne souhaitez avoir à effectuer des changements majeurs au moment de finaliser le projet.

2. Obtenez du feedback régulièrement et en amont

Même si vous avez eu des désaccords profonds avec des clients qui ont clairement manqué de bienveillance à votre égard, il est important de partager votre travail avant d’y apporter la touche finale. Sachez que même les présentations les plus détaillées peuvent être mal interprétées. En attendant le dernier moment pour présenter votre projet, vous risquez de vous rendre compte que votre création ne répond pas du tout aux attentes de votre client ou responsable.

Évitez ces malentendus en sollicitant leur avis tout au long du projet. Laissez à votre client ou à vos collaborateurs le temps de la réflexion. Des propos trop spontanés pourraient involontairement paraître sévères ou aller à l’encontre des objectifs définis en amont. Une fois que vous avez obtenu un avis réfléchi de leur part, vous pouvez commencer à redéfinir votre vision afin d’identifier clairement la moindre de leurs attentes.

En sollicitant l’avis des réviseurs tout au long du projet, vous les intégrez d’une certaine façon au processus créatif. Ils se sentiront ainsi davantage impliqués dans le résultat final et se montreront moins critiques à la fin du projet s’ils savent que leur avis a été pris en compte tout au long du processus.

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3. Expliquez à quoi ressemble un commentaire constructif

Les commentaires constructifs sont rares, car la plupart des gens ne savent pas comment s’y prendre. Vos clients et collaborateurs qui sont étrangers au monde de la création n’ont que peu d’expérience, voire aucune, dans la formulation de critiques utiles. De plus, ils sont souvent peu à l’aise avec le processus en lui-même. Avant de leur présenter votre premier jet, montrez-leur à quoi ressemble un commentaire constructif.

  • Rappelez-leur de laisser de côté leurs préférences personnelles. Leurs commentaires doivent uniquement être en lien avec les objectifs du projet et les attentes du public cible.
  • Encouragez-les à donner un avis clair et précis. Si la conjonction « et » est naturellement utilisée en improvisation et en brainstorming, le « car » reste la clé d’un commentaire constructif. Expliquez à vos clients et collègues que donner leur impression sur un projet n’est qu’un début. En effet, ils doivent également justifier leur avis (par exemple : « J’aime bien cet article de blog, car vous y avez mis le ton qu’on attendait. »).
  • Demandez-leur de signaler les problèmes plutôt que de proposer des solutions. Les clients peuvent être tentés de jouer un rôle qui n’est pas le leur et d’interférer ainsi dans votre travail. Ils peuvent même penser se rendre utiles en agissant de la sorte. Dites-leur rapidement que leurs idées ne conviennent pas afin que vous puissiez trouver ensemble la solution idéale.
  • Rassurez-les sur le fait qu’il s’agit d’un dialogue. Il n’est pas nécessaire que leurs commentaires soient parfaitement formulés, ni qu’ils utilisent les termes techniques appropriés. Et s’ils ne comprennent pas une décision conceptuelle ou éditoriale, dites-leur que vous seriez ravi de leur expliquer votre raisonnement dans le détail. Leur donner envie de poser des questions et de répondre aux vôtres est le meilleur moyen d’éviter les malentendus.

4. Posez des questions

Le mot préféré des enfants de deux ans doit désormais devenir le vôtre. Même après avoir expliqué à vos interlocuteurs de quel type de commentaire vous avez besoin, vous n’êtes jamais à l’abri d’une phrase du type « Je n’aime pas du tout les couleurs » ou « Il faut que le logo soit plus grand ». Au lieu de monter en pression ou de dire oui à une idée qui serait néfaste au produit final, prenez une grande inspiration et posez la question magique : « Pourquoi ? » Il est possible que les couleurs utilisées rappellent celles d’un de leurs principaux concurrents ou que le logo contienne trop de texte. En faisant appel à votre curiosité, vous pouvez identifier les préoccupations légitimes à l’origine des commentaires négatifs de votre client.

De même, lorsque vous recevez des commentaires vagues ou confus tels que « C’est pas très quali » ou « Le sandwich doit être plus fun » (les deux étant de vrais commentaires de clients), posez des questions pour mieux en comprendre le sens. Demandez-leur d’être plus explicites. Si les mots leur manquent, invitez-les à donner des exemples pour clarifier leurs attentes.

Comme expliqué précédemment, il est possible que vos interlocuteurs n’osent pas formuler de vrais commentaires car ils ne maîtrisent pas votre jargon. Si votre client persiste à dire « Cela ne me plaît pas », décomposez les éléments de votre projet. Est-ce la mise en page, la police de caractère, la couleur, la formulation ou encore le ton qui pose problème ? En guidant votre interlocuteur, vous augmentez vos chances d’obtenir l’avis dont vous avez besoin pour avancer sur votre projet.

5. Mettez votre ego de côté

Après avoir mis autant de cœur à l’ouvrage, vous détacher de votre projet est peut-être le plus difficile que vous aurez à faire. N’oubliez pas que votre travail n’est pas ce qui vous définit. Si un client vous dit que le texte est ennuyeux ou que les illustrations sont trop tape-à-l’œil, cela ne signifie pas qu’il vous trouve ennuyeux ou tape-à-l’œil. Ne gaspillez pas votre énergie en vous mettant sur la défensive. Essayez au contraire de vous mettre à la place du client.

S’il est vrai qu’il a fait appel à vous pour votre expertise, il reste le maître dans son domaine, à savoir dans son activité et vis-à-vis de ses clients. Faites preuve de curiosité et posez des questions. Il a peut-être utilisé le mot « ennuyeux » pour dire que les caractéristiques techniques du produit n’intéressent pas ses utilisateurs. De même, il vous a peut-être reproché des illustrations trop tape-à-l’œil parce que son public « conformiste » préfère les tons plus sobres. Écoutez attentivement ce qu’il a à dire et concentrez-vous sur les changements que vous allez devoir apporter. Vous fournissez un service, et malgré toute l’implication que vous mettrez dans le produit, ce dernier sera pour eux, et non pour vous.

Vous devez également faire la différence entre une mauvaise critique et une critique négative. La différence n’est pas évidente à faire lorsque l’aspect émotionnel entre en jeu, d’où l’importance de mettre son ego de côté. Des commentaires tels que « Ça ne me plaît pas » ou « Ça me plaît » sont de parfaits exemples de mauvaises critiques, car ils n’expliquent pas ce que vous avez bien fait ou mal fait. Une critique négative, par exemple « Cette animation est trop humoristique par rapport au message solennel que nous souhaitons faire passer », peut être un peu blessante, mais elle a le mérite de vous dire ce que vous devez changer pour répondre au mieux aux attentes du client.

Si la création est un univers déjà difficile à maîtriser pour les initiés, il l’est encore plus pour quelqu’un de totalement novice. Vos interlocuteurs peuvent s’exprimer avec maladresse, ce qui peut créer des malentendus. Il peut aussi arriver que votre client ne trouve pas les mots. Toutefois, avec une bonne dose d’empathie et de curiosité, vous parviendrez à obtenir les avis dont vous avez besoin pour transformer les attentes du client en un produit qui fera la fierté de tous.

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