Eurovision : quand la créativité rencontre la collaboration

Devenu le plus ancien concours musical télévisé annuel de tous les temps, l’Eurovision nous a fait vivre au fil des ans des moments inoubliables, parfois singuliers. Cet événement met véritablement la créativité et la collaboration à l’honneur. Dix mois sont nécessaires pour mettre sur pied ce gigantesque spectacle, qui mobilise le génie créatif de milliers de personnes, et qui est regardé par des centaines de millions de téléspectateurs à travers l’Europe. « C’est comme créer une nouvelle entreprise tous les ans », déclare Ola Melzig, directeur de la production pour le concours. « Vous avez besoin d’une équipe dirigeante, d’une équipe marketing, d’une équipe RH, d’équipes techniques… C’est une énorme organisation rassemblant des personnes venues du monde entier pour mettre sur pied cet incroyable spectacle. »

Le concours Eurovision de la chanson 2018, qui doit se tenir à Lisbonne, au Portugal, sera la 63e édition de ce gigantesque événement annuel. Le concept est né à Monaco en 1955, lorsque Marcel Bezençon, alors directeur de l’Union européenne de radio-télévision (UER), a fait part de son idée à ses collègues. Inspiré par le festival de Sanremo, un concours de chansons italiennes, Marcel Bezençon a proposé que les nations membres de l’UER organisent un événement similaire. En mai 1956, le premier Grand Prix du concours Eurovision de la chanson se tenait à Lugano, en Suisse, et les Suisses remportaient la toute première édition. Un long chemin a été parcouru depuis les modestes débuts du concours il y a plus de 60 ans.

« Je suis à Lisbonne depuis août dernier. J’aide à organiser et à produire le spectacle », poursuit Ola Melzig. « Mon rôle est de m’occuper de tout ce qui se passe sur le lieu du spectacle, mais pas seulement, vu l’ampleur de l’événement. » Ola Melzig a commencé à travailler pour l’Eurovision en tant que directeur technique en charge de l’éclairage et des effets visuels en 2000. Depuis, il a contribué à chaque phase de la production du spectacle, avant d’être promu directeur de la production en Ukraine, en 2017.

« En plus du spectacle principal, il y a tout un village et une série d’événements qui éclipsent presque le spectacle en lui-même », explique Ola Melzig. « Il y a un centre de presse pour 1 600 journalistes, un centre de conférences pour environ 500 personnes et un village européen avec sa propre scène et ses représentations, pour tous les sponsors. Il faut également organiser la cérémonie d’ouverture. Tout cela doit être géré et nécessite un énorme travail de collaboration pour être mené à bien. »

Le spectacle repose sur la collaboration et la créativité. Il réunit toutes les nations européennes et permet à chacune de mettre en lumière sa propre culture. Tout commence réellement une fois que les nations ont choisi l’artiste qui va les représenter. « Nous avons des équipes de personnes vraiment talentueuses qui s’occupent des prestations de chacun », précise Ola Melzig. « Ces équipes travaillent avec les délégations sur l’éclairage, la pyrotechnie, les accessoires, le plan de scène, les projections : tout ce dont les artistes ont besoin pour les trois minutes qu’ils passent sur scène. Il est également essentiel que ces équipes collaborent pour garantir le parfait déroulement des 43 prestations. Cela représente énormément de travail, mais je sais qu’ils en retirent également beaucoup de plaisir. »

Étant données l’importance et la visibilité d’un spectacle de cette ampleur, ces trois minutes sur scène sont d’une importance capitale pour chacun des artistes. « Nous commençons à travailler avec les délégations dès le mois de janvier, dès qu’elles ont choisi leur interprète », déclare Matias. « Nous faisons appel à des artistes locaux pour jouer le rôle des participants sur scène, ce qui nous donne un aperçu de la prestation, puis nous travaillons ensemble pour atteindre la perfection. C’est dans ces moments que la véritable créativité se dévoile et que nous ressentons le génie créatif de toute l’Europe. »

En 2016, quelque 204 millions de personnes ont vu au moins un des trois spectacles en partie ou dans son intégralité. C’est un événement fédérateur vu par des millions de téléspectateurs dans le monde entier.