Conseils et avis d'experts — 1 février 2018
Ce que vous mangez a un impact sur votre créativité
Les fêtes arrivent et comme à chaque fois au bureau, de nombreuses friandises font leur apparition dans la cuisine. Si vous aimez les sucreries, vous avez lieu de vous réjouir, mais c’est loin d’être une bonne nouvelle pour votre cerveau. Chaque fois que vous mangez une friandise, une baisse de forme se produit inévitablement par la suite, et vous vous sentez irritable, stressé et peu concentré. Alors avant d’avaler une autre truffe au chocolat, lisez nos conseils pour mieux résister aux tentations de fin d’année et privilégier des encas qui vous aideront à rester créatif tout au long de la journée.
Le glucose est le carburant du cerveau
Nos cerveaux se nourrissent principalement de glucose provenant d’aliments riches en glucides. C’est ce carburant qui nous permet de rester attentifs et concentrés. Notre mémoire, ainsi que notre capacité à résoudre des problèmes et à apprendre, sont conditionnées par la bonne absorption du glucose. « Le glucose sert aussi à synthétiser les neurotransmetteurs, des composés chimiques qui font circuler l’information dans le cerveau et dans le corps. Si le niveau de glucose est insuffisant, la qualité de la communication entre les neurones se dégrade », explique la nutritionniste Leslie Beck.
Tous les glucides ne se valent pas
Toutefois, si les chouquettes disponibles en salle de pause contiennent une grande quantité de glucides, elles ne fourniront pas à votre cerveau la même énergie qu’un yaourt nature accompagné de myrtilles. Le glucose des pâtisseries et des autres aliments à indice glycémique élevé se retrouve très rapidement dans votre sang. Il s’agit d’une source d’énergie immédiate, mais peu après votre glycémie chutera brutalement, ce qui provoquera des pertes d’attention et des trous de mémoire. Les petits creux se manifesteront aussi plus vite, ce qui ne favorise pas la concentration.
Pour alimenter vos cellules grises sur le long terme, privilégiez les aliments à indice glycémique bas, comme les fruits, les légumes et les céréales complètes. Le glucose contenu dans ces aliments se retrouve moins rapidement dans le sang, ce qui permet d’offrir à votre cerveau une source d’énergie constante. Une fois soulagé des fluctuations glycémiques causées par les friandises, vous aurez l’esprit plus clair et plus affûté.
Si ces arguments ne suffisent pas à vous convaincre, sachez qu’une étude parue dans le British Journal of Health Psychology a révélé que les participants consommant davantage de fruits et de légumes étaient généralement plus heureux et plus créatifs au travail. Selon l’enquête du journal canadien The Globe and Mail, « les chercheurs pensent que les vitamines, les antioxydants et les glucides présents dans les fruits et légumes augmentent la production de dopamine et de sérotonine, qui sont les neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur, le comportement et les fonctions cognitives ».
Les protéines, les lipides et une grande variété de vitamines et de sels minéraux ont également des rôles bien spécifiques lorsqu’il s’agit d’alimenter notre cerveau, que ce soit pour synthétiser les neurotransmetteurs ou pour lutter contre les dégâts causés par les radicaux libres. Si vous recherchez des encas pour booster votre matière grise, le Washington Post vous conseille un juste équilibre entre des sucres lents, une source de protéines (viande maigre, œufs ou fruits à coque) et une source de lipides sains, comme l’avocat. Certains duos gagnants sont par exemple les carottes et le houmous, les pommes et le beurre d’amande ou le saumon et les biscottes aux céréales complètes.
Résister aux tentations au bureau
Toutes les décisions que nous prenons au fil d’une journée de travail ordinaire affaiblissent progressivement notre volonté, et nous rendent vulnérables face aux macarons et autres confiseries de Noël. Voici quelques stratégies pour vivre une saison des fêtes à la fois plus saine et plus productive.
Organisez votre défense. Se promettre de ne pas faire d’excès ne suffit pas. Le simple fait de s’interdire une chouquette peut augmenter les chances de la manger. Des chercheurs néerlandais ont ainsi constaté que planifier ce que l’on ne souhaite pas faire peut avoir l’effet inverse et multiplier nos chances de céder à la tentation.
Prenez les devants et décidez de ce que vous ferez au lieu de croquer dans une chouquette (manger une pomme, sortir prendre l’air, discuter avec un collègue…). Des études prouvent qu’il est deux à trois fois plus facile de ne pas céder à la tentation lorsque l’on dispose d’un plan d’action précis.
Gardez des aliments sains à portée de main. Il est difficile pour tout être humain de résister à de la nourriture visible et facile d’accès. C’est encore plus vrai pour la junk food. Une étude portant sur l’influence de la proximité et de la visibilité sur la consommation de sucreries a montré que les participants mangeaient 2,5 morceaux de chocolat de plus si ceux-ci étaient placés dans un bol transparent plutôt que dans un récipient opaque. Et si ce bol était facilement accessible sur leur bureau, le nombre de chocolats ingurgités par jour augmentait de 2,1 en moyenne.
Vous pouvez difficilement demander à vos collègues de dissimuler toutes les pâtisseries et sucreries disponibles au bureau. Au lieu de cela, protégez-vous plutôt de ces tentations en conservant dans un tiroir de votre bureau un fruit frais, des fruits secs ou d’autres aliments favorisant la créativité.
Alimentez-vous régulièrement. Face aux délais serrés et aux charges de travail intenses, il nous arrive souvent de sauter un encas, voire un repas entier. Nous croyons ainsi gagner du temps, mais ces fausses bonnes idées ont en réalité un effet négatif sur nos fonctions cognitives et sur notre productivité. Pour maintenir une glycémie correcte et vous assurer que votre cerveau tourne à plein régime, alimentez-vous au moins toutes les trois heures.
Trois encas pour booster votre créativité
Que manger si vous ne voulez pas vous gaver de sucre ? Voici trois options ultranutritives pour rester en pleine forme.
Les myrtilles : la prochaine fois que vous manquerez d’inspiration, offrez-vous une barquette de myrtilles. Tous les légumes et fruits de couleur sombre sont bons pour le cerveau, mais les myrtilles comptent parmi les meilleurs de la catégorie. Ces petites baies sont pleines de flavonoïdes qui aident les cellules grises à réagir efficacement aux messages reçus et favorisent le développement de nouveaux neurones. Elles ont également des propriétés antioxydantes qui permettent de lutter contre les effets des radicaux libres et aident nos cerveaux à rester jeunes. Selon certaines recherches, les myrtilles seraient même capables de faire retrouver la mémoire aux sujets âgés. Dans une étude, des rats vieillissants nourris d’extrait de myrtilles pendant deux mois ont ainsi retrouvé la mémoire et la motricité de leur jeunesse.
Les noix : comme tous les autres fruits à coque, cet aliment en forme de cerveau est une excellente source de tyrosine, un acide aminé. La tyrosine stimule la création de la dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle important dans l’apprentissage, la motivation et la créativité.
Des chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles ont découvert qu’une poignée de noix par jour peut améliorer la mémoire, la concentration et la vitesse de traitement de l’information. L’effet positif sur les fonctions cognitives peut être dû aux nombreuses vitamines et sels minéraux contenus dans les noix, ainsi qu’à sa richesse en antioxydants et en acide alpha-linolénique (un acide gras oméga-3 présent dans les plantes).
Le chocolat noir : la vie est trop courte pour se priver des bonnes choses. Les propriétés nutritives du chocolat justifient qu’on s’autorise à en grignoter quelques carrés, à condition de faire preuve de modération. Une étude sur les vertus nutritives du chocolat a montré que la poudre de cacao et le chocolat noir possèdent des propriétés antioxydantes comparables ou supérieures à celles de certains jus ou poudres à base de fruits.
Les flavonoïdes aux propriétés antioxydantes présents dans le chocolat noir peuvent améliorer la circulation sanguine dans le cerveau et les fonctions cognitives. Le chocolat noir contient aussi de la sérotonine (l’hormone du bonheur !) et différents stimulants, dont la caféine, qui expliquent sans doute les effets positifs du chocolat sur l’humeur et les fonctions cognitives.
N’oubliez pas que plus la teneur en cacao est élevée, plus les effets sont bénéfiques : optez donc pour du chocolat noir à 70 % de cacao ou plus.
Quelles que soient leurs qualités esthétiques, les confiseries de Noël ruineront votre créativité. Cédez à la tentation et vous vous retrouverez avec un esprit aussi embrumé qu’une boule à neige que l’on vient de secouer. Heureusement, il suffit d’un peu de préparation pour tenir ces tentations à distance et privilégier les encas qui vous permettront d’avoir des idées aussi lumineuses qu’une guirlande de Noël.