Trois conseils pratiques pour déployer la méthode agile au sein de votre organisation
Selon une récente étude du Project Management Institute (PMI), 71% des organisations à travers le monde ont utilisé la méthodologie agile pour mener à bien leurs projets au cours des 12 derniers mois.Rien de surprenant si l’on considère ses nombreux avantages : elle répond en effet parfaitement aux besoins des clients.
Qu’il s’agisse du lancement d’une application, d’une mise à jour de logiciel ou de la mise en place d’une nouvelle stratégie, de nombreuses entreprises ont adopté cette méthode, dont les plus connues sont Google et Amazon. En France, la méthode agile se propage rapidement à d’autres secteurs, notamment celui des banques (Société Générale), des médias (France TV), et de la distribution (Carrefour).
L’approche agile est itérative et collaborative, ce qui permet de réduire les risques associés aux projets et de délivrer des résultats qui peuvent être mis en place rapidement. Il s’agit d’une méthode plus flexible, plus rapide et qui offre plus de valeur aux clients, puisque ces derniers participent aux projets en cours et bénéficient d’une transparence totale sur ces derniers. åCependant, il n’est pas toujours simple de mettre en place cette méthodologie. Voici nos trois conseils pratiques pour déployer la méthode agile au sein de votre organisation.
Conseil n°1 : Réévaluez votre culture d’entreprise
En obligeant les équipes à constamment prendre en compte lefeedback des différents intervenants et à se remettre constamment en question, la méthode agile est avant tout une posture qui permet d’accueillir le changement et l’amélioration perpétuelle. Il est donc essentiel d’adopter cette posture et cet état d’esprit au sein de l’entreprise si l’on souhaite adopter la méthode agile. Le plus grand défi est donc d’ordre culturel : la transformation agile aura plus de chances de réussir lorsqu’elle est appuyée par des mesures globales de conduite du changement visant à créer une culture favorable.
Cela passe d’abord par le management : l’équipe agile ne s’improvise pas. Il est nécessaire de la former, de la structurer et surtout de l’accompagner. Étant constamment sollicité par les différents intervenants du projet, le manager doit montrer le chemin au quotidien, et faire en sorte d’aligner les stratégies et les comportements à adopter. Son rôle n’est plus simplement limité au modèle traditionnel de « command and control” selon lequel il identifie les besoins de l’entreprise, donne des instructions détaillées à ses employés, puis s’assure que ces derniers remplissent leurs missions conformément aux instructions données.
Dans la méthode agile, l’équipe travaille en étroite collaboration pour décider quelles tâches seront exécutées par quels collaborateurs et mener à bien le projet ensemble. Les envies et les compétences individuelles de tous les membres de l’équipe sont prises en compte. Ils deviennent ainsi de véritables acteurs dans le développement du projet. En leur donnant la possibilité de déterminer leurs tâches et le temps qu’ils passeront sur chacune d’elles, les collaborateurs sont responsabilisés, s’approprient plus facilement les projets et sont plus enclins à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Par ailleurs, il est essentiel que ces changements soient accompagnés par la direction RH et le COMEX, dont le rôle sera d’enraciner une culture de confiance, de communication et d’autonomisation, de proposer les formations adéquates et de recruter des collaborateurs à l’état d’esprit « agile”, qui s’adaptentau changement et font preuve de flexibilité. Les RH et le COMEX devront également appuyer l’adoption de méthodologies et outils adaptés à l’approche agile : de la méthode Scrum à Kanban en passant par XP, ainsi que des outils de collaboration tels que Dropbox Paper qui permettent d’aligner les équipes sur la feuille de route à suivre pour le développement d’un projet.
Conseil n°2 : Définissez la vision globale de chaque projet
Selon une étude de McKinsey, plus de 90 % des répondants utilisant la méthodologie agile indiquent que leur travail quotidien est guidé par des attentes concrètes, conformes à la stratégie globale, et qu’ils participent activement à l’amélioration de l’orientation stratégique, contre seulement la moitié des répondants n’ayant pas adopté le mode agile. Ces résultats montrent que l’agilité aide à créer une vision et un objectif communs, et à aligner tous vos collaborateurs sur cette vision.
Une des premières étapes pour une équipe qui décide d’adopter le mode agile consiste donc à définir la vision et les résultats escomptés. Idéalement, un leader doit être capable de donner à son équipe la direction dont elle a besoin pour concrétiser cette vision. Quel est le but du projet ? Comment répond-il aux attentes du client ? Quels sont les résultats attendus ? Ce sont ces questions auxquelles le manager doit répondre en amont du projet. C’est grâce à cette direction première que les collaborateurs évitent de perdre de vue les objectifs fondamentaux de leur mission.
C’est ainsi que Moleskine, une entreprise présente dans 114 pays, et connue pour créer des cahiers et agendas de luxe, a identifié un changement dans les attentes de ses consommateurs. L’utilisation d’iPads et de téléphones portables dans leurs tâches quotidiennes rend en effet la prise de notes numériques de plus en plus courante. L’entreprise a donc mis en place une nouvelle stratégie, centrée autour de la création de produits plus digitaux, pour répondre à cette opportunité commerciale. En gardant à l’esprit ses objectifs premiers, en replaçant le client au coeur de la stratégie, et en mettant Dropbox Paper à la disposition de son équipe innovation, l’entreprise a donné à ses collaborateurs les armes nécessaires pour collaborer et créer de nouvelles gammes de produits en accord avec la personnalité de la marque et apportant plus de valeur à ses clients.
Cet exemple illustre parfaitement l’importance de définir clairement vos aspirations dès le depart. Cela permet à vos collaborateurs decomprendre ce qu’on attend d’eux, et de déterminer ensemble les conditions à remplir pour concrétiser cette vision. Ils peuvent ainsi maîtriser toutes les étapes du processus de développement, et renforcer leur agilité face aux changements intervenant durant le cycle de vie du projet.
Conseil n°3 : Expérimentez et restez flexible
Le passage au mode agile ne peut être adopté sans expérimentation. Il est en effet difficile d’imaginer une bascule en mode agile du jour au lendemain. Certaines activités s’y prêtent davantage que d’autres. Ainsi la méthode est parfaitement adaptée au développement de logiciels, moins aux projets dont les cycles de production sont plus complexes et plus longs, ou aux entreprises dont la hiérarchie est trop rigide et empêche la responsabilisation des collaborateurs. Cela dépend aussi de la maturité et de l’envie, à la fois chez les collaborateurs et le management. Il est donc important de favoriser l’apprentissage en interne en explorant ce qui fonctionne ou pas pour les personnes impliquées dans le processus.
Il n’existe pas de modèle ou de bonne façon de « faire de l’agile”. Certaines pratiques agiles sont déjà officiellement formalisées et décrites, notamment Scrum et Kanban. Mais elles ne correspondront peut-être pas à votre culture ou à votre situation, ni aux résultats attendus par vos collaborateurs. En expérimentant, en créant des situations propices à l’apprentissage, d’autres pratiques apparaîtront, qui vous sembleront peut-être plus adaptées à votre vision et à vos objectifs communs. Le seul moyen de trouver ce qui fonctionne pour vous et votre équipe est de rester ouvert et de se souvenir qu’agilité est synonyme de flexibilité.
Veillez à ne pas imposer de barrières à vos collaborateurs, mais à continuer d’expérimenter pour répondre réellement à vos besoins et utiliser toutes les ressources à votre disposition. C’est de cette manière que vous délivrerez un produit de qualité supérieure plus rapidement, dont vos clients seront satisfaits.
Après tout, le but de toute méthode agile est de privilégier la collaboration et la réactivité face à des conditions changeantes, plutôt que de suivre aveuglément, et contre toute logique, des processus figés dans la pierre.
Surtout, prenez votre temps
Les organisations qui ont opté pour les méthodes agiles, en se recentrant sur les besoins du client, génèrent généralement de meilleurs résultats, selon cette étude du Standish Group Chaos. En effet, en poussant constamment à l’innovation grâce au principe d’itérations, les projets « agiles” ont deux fois plus de chances d’être fructueux que les projets utilisant des méthodes dites »traditionnelles ».
Mais la transition vers l’agile représente un défi que le management doit comprendre : il ne suffit pas de le décider d’un jour à l’autre. Les principes fondamentaux de la méthode agile peuvent être rapidement compris, mais leur mise en œuvre demande, elle aussi, d’être pilotée de manière itérative et collaborative.
Le changement se fait d’abord par des interventions à petite échelle, par expérimentation, en gardant l’esprit ouvert et la communication transparente.